Covid-19 : regards sur un engagement

Le 1er décembre 2020, paraissait le livre « Covid-19, ce que veut dire être soignant », relatant le quotidien des équipes de l’hôpital Bégin confrontées à la pandémie de coronavirus. Rencontre avec la photographe qui a suivi le personnel soignant dans sa lutte quotidienne.

Durant le printemps 2020, Sandra Chenu-Godefroy, photographe indépendante, a accompagné les soignants de l’hôpital d’instruction des armées (HIA) Bégin dans leur travail en pleine crise sanitaire de la Covid-19. Un ouvrage vient de paraître publiant images et témoignages (mis en forme par Jean-Luc Riva, ancien militaire et écrivain) qui rendent hommage à l’engagement du personnel de cet hôpital. Nous avons interrogé Sandra Chenu Godefroy sur cette expérience.

Double page du livre Covid-19

Quel est votre parcours et quel est votre lien avec les armées ?
Aujourd’hui, je suis photographe indépendante spécialisée dans les sujets liés à la sécurité, à la défense, au secours et au monde aéronautique. Mon activité, principalement documentaire, consiste à raconter l’histoire des hommes et femmes que je suis en reportage.

C’est ma première expérience professionnelle, il y a un peu plus de dix ans déjà, en tant que photographe stagiaire au sein de la gendarmerie nationale, qui m’a donné l’envie de rendre compte du quotidien de personnes engagées pour servir.

Une fois devenue indépendante, j’ai beaucoup travaillé sur l’homme face aux éléments, en suivant des sujets aussi variés que les chasseurs alpins de la 27e BIM, les sapeurs-pompiers face aux feux de forêt et même l’équipage d’un hélicoptère de secours basé au pôle Nord ! Au fil du temps, mon intérêt s’est reporté sur la notion d’engagement et le choix que font certains hommes et femmes de servir une cause plus grande qu’eux. À ce titre je vais et viens régulièrement dans de nombreuses unités des trois armées, mais aussi des forces de sécurité intérieures et de la sécurité civile.

Quelle est l’origine de ce projet ?
Comme beaucoup de gens, je ne connaissais pas vraiment le monde de l’hôpital, que j’essaie d’éviter en tant qu’usager. Quand les Français ont commencé à applaudir à 20 heures, je me suis posé la question : cet engagement des soignants que les confinés saluaient, en quoi consistait-il vraiment ? Je n’étais pas capable de répondre à cette interrogation.

double page du livre Covid-19
6 heures du matin, une médecin réanimateur accueille des pompiers de Paris chargé d'évacuer en TGV un patient jugé assez stable pour être déplacé.


J’ai alors contacté l’HIA Bégin, où j’avais exposé il y a trois ans mon précédent projet au long cours, Sentinelles, ils veillent sur Paris, pour demander l’autorisation de suivre ses équipes pendant la crise du coronavirus. À ma plus grande surprise, l’hôpital m’a ouvert ses portes en grand ! J’ai ainsi pu naviguer dans tous les services impactés par la Covid-19 et réaliser un travail documentaire complet sur la durée, en adoptant le même rythme de gardes de jour et de nuit que les soignants, pour être au plus près de leur quotidien.

Pourquoi teniez-vous à reverser une quote-part du produit de la vente de l’ouvrage au Bleuet de France ?
Jean-Luc Riva et moi étions convaincus de devoir faire ce livre pour inscrire le témoignage de ces gens dans le temps, pour que le grand public et les générations futures puissent mettre des visages sur le souvenir de cette épidémie. Au-delà des statistiques et des chiffres, garder la mémoire de l’engagement de ceux que le public appelait « les soignants ».

Il nous semblait logique aussi que le produit de la vente de ce livre puisse retourner à ces personnes engagées. Après avoir découvert leur quotidien de crise, rares sont les lecteurs qui ne se demandaient pas s’ils pouvaient « faire quelque chose » pour eux.

Donner au Bleuet s’est imposé à nous, parce que l’Œuvre nationale du Bleuet de France a quelque chose d’universel : elle prend soin des blessés militaires, mais également des victimes de terrorisme, elle s’occupe aussi bien des personnes touchées que de leurs conjoints et de leurs enfants. Reverser un euro par livre à cette cause nous apparaissait comme une évidence.

Sandra Chenu Godefroy dans les couloirs de l'hôpital Bégin
Sandra Chenu Godefroy dans les couloirs de l'hôpital Bégin.

Biographies des auteurs

Sandra Chenu Godefroy
Photographe
Originaire de Grenoble, Sandra Chenu Godefroy a quitté les Alpes à l’âge de 18 ans pour étudier la photographie à Paris. Elle rejoindra ensuite la gendarmerie en qualité de photographe puis sortira des rangs en 2009 pour s’installer en tant que photographe indépendante documentant les domaines du secours et de la sécurité.

Elle se spécialise dans le reportage d’action, non comme un simple métier, mais comme un art de vivre : un moyen de découvrir le monde, de rencontrer des hommes et des femmes, de partager leurs vies, et de raconter leurs histoires.

Elle est l’auteure du livre Sentinelles, ils veillent sur Paris (Pierre de Taillac) et a participé à l’illustration de nombreux livres spécialisés.

Jean-Luc Riva
Écrivain
Après avoir servi au 13e RDP, le major Jean-Luc Riva a poursuivi sa carrière dans le renseignement militaire à Berlin avant de rejoindre en 1981 l’École spéciale militaire de Saint-Cyr Coëtquidan. Il participe en 1986 à la création de l’École interarmées du renseignement et des études linguistiques à Strasbourg qu’il quittera en 1994, en même temps que le service actif. Il occupera ensuite le poste d’adjoint au préfet chargé de la délocalisation de l’ENA à Strasbourg, avant de prendre la direction d’un établissement public de la région parisienne.

Il est l’auteur de plusieurs livres : Les enfants de Loyada, GIGN : nous étions les premiers, Confessions d’un Ops (Nimrod).

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