Le premier prix du concours « Les petits artistes de la mémoire » a été attribué cette année à une classe du Morbihan. Le livret graphique récompensé a été complété d'une chanson et d'un clip vidéo réalisés grâce à la participation d'adultes. L'institutrice des écoliers primés témoigne sur les conditions de création de cette œuvre intergénérationnelle.
Le 28 septembre, le jury du concours « Les petits artistes de la mémoire », organisé par l'ONACVG, se réunissait pour décerner les prix de sa 15e édition. Le premier prix national a récompensé les élèves de l'école Saint-Joseph de Neulliac (Morbihan) et leur enseignante, Mme Emmanuelle Jéhanno. Ils sont venus à Paris, le 17 novembre recevoir leur trophée, dans les locaux de l'Union de blessés de la face et de la tête, des mains de Mme Véronique Peaucelle-Delelis, directrice générale de l'Office, et du général Maury, directeur général adjoint.
À cette occasion, nous avons recueillis le témoignage de Mme Jéhanno qui a coordonné ce travail de mémoire.
Quelles ont été les motivations qui vous ont fait participer au concours « Petits artistes de la mémoire » ?
J'ai eu la chance d'enseigner précédemment dans une classe de CM1/CM2 d’une école de Pontivy où nous avions reçu, comme toutes les écoles, une invitation à commémorer le 11 Novembre. J'avais eu connaissance du concours « Les petits artistes de la mémoire » et je me suis dit que la seule façon de donner du sens aux commémorations est de raconter l'histoire de vie de tous ces hommes et ces femmes qui ont sacrifié leur jeunesse pour la paix.
J'ai proposé alors à mes élèves de participer au concours et de trouver un poilu dans leur famille pour raconter son parcours. Un matin, une élève m'a rapporté des lettres et des objets d’un poilu, Georges Bondu, qui nous on touchés, et nous voilà partis pour une super aventure qui nous a menés à Paris en 2014. Nous avions gagné le 1er prix pour la Bretagne.
Puis j'ai continué avec d'autres classes sur le conflit 39/45 et notre travail mémoriel a été retenu par le concours de la ligne Maginot, ce qui nous a permis de visiter durant 3 jours les plages du débarquement. Sept ans ont passé et j'ai proposé aux élèves de Neulliac, où j’enseigne désormais, de retracer le parcours d'un poilu de la commune, Pierre Marie Josselin.
Comment et pourquoi le choix s’est porté sur le nom de Pierre-Marie Josselin ?
Cette aventure a été hors du commun dès le début Elle a commencé en octobre 2020 quand je suis allée à la mairie de Neulliac pour rechercher des personnes intéressées par le devoir de mémoire, avec comme idée de participer au concours « Les petits artistes de la mémoire ». J'ai rencontré la famille Josselin, de Neulliac, qui a accepté de m'accompagner dans ce projet.
Au début nous avions le projet de remettre un carnet artistique mémoriel alliant histoire et arts graphiques, puis l'implication remarquable des élèves et des familles de l'école Saint-Joseph a fait germer l'envie de mettre des mots et des images sur l'histoire de nos poilus. Nous avions en effet mis en lumière Pierre Marie Jossselin, mais aussi treize autres poilus.
Je me suis tournée alors vers Glenn Hoel, un acteur du monde associatif local, pour lui suggérer de rencontrer les enfants et de mettre en musique ce qu'ils avaient à raconter sur notre poilu, et une chanson est née. Puis est venue le temps des images et nous nous sommes tournés vers André Le Moustarder, un réalisateur de la région, après avoir écrit le scénario avec les enfants. Et tout ceci en plein Covid pendant lequel il a fallu faire preuve d'inventivité pour maintenir le lien à distance. Ce travail mémoriel a demandé de mobiliser tous les talents, toutes les énergies et mon rôle a été d'être le chef d'orchestre.
Quel bilan tirez-vous de cette expérience, en premier lieu sur le plan pédagogique, mais aussi, plus largement, d’un point de vue citoyen et personnel ?
Cette aventure a permis de faire de belles rencontres, de mettre à la lumière les talents de chaque enfant, de chaque bénévole et j'ai toujours répondu présente dans les moments compliqués du projet car il a fallu faire face à beaucoup de problèmes : logistiques, budgétaires, techniques, sanitaires… Rien ne nous a été épargné, mais nous avons eu des mains tendues : UNC de Pontivy et de Neulliac, la mairie de Neuillac, le Lion’s club, l'ONACVG du Morbihan en la personne de Mme Geslin… et beaucoup de personnes qui ont eu écho de notre projet. Ce que je retiens de cette aventure humaine c'est le travail en équipe, le lien entre les générations et le partenariat associatif avec nos mécènes.
Jamais cette aventure n'aurait été possible sans l'implication des bénévoles qui ont porté le projet d'une école et c'est ce message que nous avons porté à Paris le 17 novembre lors de la remise du prix.
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