Des héros de 39-45 enfin mis à l'honneur en Ardèche

À la faveur des commémorations de la libération de l'Ardèche en août 1944, deux communes ont rendu un hommage émouvant à des combattants que l'histoire avait quelque peu oubliés.

Si en ce mois d'août 2021, en pleine chaleur estivale, de nombreuses communes ont célébré comme à l’accoutumée la libération de leur territoire, deux communes ardéchoises ont souhaité honorer particulièrement, à l’occasion de belles et émouvantes cérémonies, des combattants dont le souvenir s'était malheureusement perdu au fil du temps.


Soyons, la bataille oubliée

La commune de Soyons a réparé un oubli de l'histoire, celui de la bataille qui s'y est déroulée le 26 août 1944.

Une stèle a été inaugurée, en présence de personnalités et d’un public nombreux, pour rappeler cet événement et rendre un hommage appuyé aux hommes de la 18e compagnie FFI du maquis de Rochepaule qui ont combattu la colonne avancée de la 19e armée allemande, en route vers le nord et remontant la vallée du Rhône.

Ce sont en particulier quatre résistants au parcours à la fois héroïque, et tragique pour deux d'entre eux, que les élus de la commune ont tenu à célébrer.

Les  descendants de Francis Gomez, du réseau Wodli, de Claudius Brunier, cofondateur du maquis, tous deux morts pour la France, et de Joseph Patouillard, chef de la 18e compagnie, ont reçu en leur nom une plaque individuelle commémorative. Monsieur Paul Guigon, seul membre de cette compagnie encore vivant, du haut de ses 97 ans, a reçu quant à lui la sienne des mains du maire de la commune.

Franci Gomez - Léon Brunier - Joseph Patouillard
                                             Francis Gomez                                Claudius Brunier                             Joseph Patouillard

L’inscription gravée sur la plaque « En août 1944, la 18e compagnie de l’armée secrète a combattu la 19e armée allemande à Soyons pour la libération de l’Ardèche. Éternelle reconnaissance aux maquisards de Rochepaule de l’armée secrète et du réseau Wodli » répare ainsi un oubli, 77 ans après les événements.

Dévoilement de stèle - paul Guigon
                                         Le dévoilement de la stèle                                 Paul GUIGON recevant sa plaque des mains du maire de Soyons

L'association « Rochepaule pour mémoire mémoire d'avenir » a grandement contribué à exhumer de l'ombre cette bataille et ses combattants. Le service départemental de l’ONACVG a accompagné en amont la commune dans sa noble démarche d’honorer enfin ces résistants. Il a présenté à l’occasion une exposition sur la libération de l’Ardèche et a travaillé depuis de nombreux mois avec le conseil municipal des jeunes sur la mémoire et la citoyenneté.


Une erreur réparée après 77 ans

C'est un enfant oublié de la commune que Chirols, au sud de l'Ardèche, a enfin pu honorer.

La famille du capitaine Léon Lamy, mort pour la France en 1944, ne comprenaient pas, tout comme le maire de cette petite commune ardéchoise, pourquoi le nom de ce soldat français n'était pas gravé sur le monument aux morts. Celui-ci s'était particulièrement illustré, après le débarquement de Provence d'août 1944, en arrivant le premier au mont Faron à la tête de sa 3e compagnie du 1er bataillon de choc.

Léon Lamy en uniforme de saint-cyrien
                                                                                     Léon Lamy en uniforme de Saint-cyrien

Un cousin du capitaine Lamy, Étienne Plantevin, a contacté le service départemental de l’ONACVG à ce sujet. Après une enquête, et l'aide précieuse du Département Reconnaissance et Réparation de Caen, le problème a pu être rapidement identifié.

En effet, lors du décès de Léon Lamy, tué au combat à 29 ans par un éclat d'obus, le 30 septembre 1944 près de Ronchamp, en Haute-Saône, l'acte établi mentionnait « Thirolo » en lieu et place de « Chirols » comme commune de naissance.

Cette regrettable erreur de lecture et de retranscription manuscrite à l'époque scellait, d'une certaine manière, la non-reconnaissance du capitaine comme « Mort pour la France » sur le registre d'état civil de sa commune natale, ce qui ne permettait pas l'inscription de son nom sur le monument.

L'erreur ayant été enfin réparée, Chirols peut se souvenir du seul soldat dont le nom figure dorénavant au frontispice du monument pour le conflit de 39-45.

La cérémonie de dévoilement de la plaque, en présence d'autorités et de nombreux membres de la famille du capitaine Lamy, a été forte en émotion, rappelant ainsi l'engagement d'une famille contre le nazisme et Vichy au travers les figures de Tom Morel, emblématique officier résistant des Glières et beau-frère de Léon Lamy, de Jean Lamy, frère de ce dernier, officier et résistant aussi, devenu après guerre général de l'armée de l'Air.

Cérémonie de Chirols
                                                                              La cérémonie en l’honneur de Léon Lamy

Si Léon Lamy peut enfin être honoré à Chirols, son nom n'est pas pour autant inconnu des visiteurs du mont Faron et à Annecy puisque celui-ci est gravé sur deux autres plaques commémoratives. 

Il n’y a pas d’âge ni de durée pour reconnaître et réparer l’oubli de l’histoire : c’est le cœur du travail de mémoire.

ONACVG 07 – Photographies : mairie de Soyons - Marcel Chabert pour C. Brunier – famille Lamy - Plantevin

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