Les souvenirs d’un Beauzacois happé par la guerre

Le jeudi 14 avril 2022, à l’initiative du service départemental de l’ONACVG de la Haute-Loire, le journal Le Progrès s’est rendu chez Lucien Portafaix, 98 ans et membre de la section des PG-CATM de Beauzac, pour l'écouter exposer le parcours qui le mena d’Alger jusqu’en Autriche, durant la Seconde Guerre mondiale.

Avant de commencer, nous ne pouvons que remercier une nouvelle fois MM. Hervé Romagon et Jean-Baptiste Poyet (coprésidents de l’ADPG-CATM) et M. Lucien Berger (président de la section de Beauzac) de nous avoir permis de rencontrer M. Portafaix qui vit toujours chez lui avec son épouse et qui est doté d’une mémoire à toute épreuve.

Portafaix

Né le 6 février 1924 à Saint-Etienne, Lucien Portafaix qui fut très influencé par l’esprit de confraternité qu’il découvre dans le scoutisme, fait finalement le choix de quitter la France, le 3 juillet 1942, pour se rendre au chantier de jeunesse n°103, en Algérie. C’est ainsi qu’après avoir été formé, il aide par la suite à l’implantation de trois autres chantiers en compagnie de ses camarades.

Or, suite à l’opération Torch qui vise à libérer l’Afrique du Nord à partir du mois de novembre 1942, l’Algérie tombe finalement en quelques jours aux mains des Américains et des Anglais. C’est dans ce contexte que Lucien Portafaix est versé dans les Forces françaises libres (FFL) et qu’il rejoint  le 1er régiment des chasseurs d’Afrique. Affecté à un équipage de char Sherman, il devient opérateur radio, poste qu’il occupe au moment du débarquement de Provence, le 15 août 1944, à Agay, dans le Var.

Participant aux combats de la libération de Draguignan, Toulon et Marseille, son escadron est envoyé vers l’est où il participe à de violents engagements contre les chars d’assaut allemands. Ce qui lui vaut d’être blessé à la suite d'une frappe, le 22 novembre 1944 sur la route de Lepuix-Delle (Territoire de Belfort). Après seulement deux mois de soins et de convalescence, il réintègre son unité le 21 janvier 1945, pour être de nouveau engagé dans de rudes affrontements au nord de Strasbourg.

Son régiment passe la frontière franco-allemand, le 3 avril 1945, puis le Rhin à Manneheim avant de percer jusqu’en Autriche. Il s'y trouve avec ses camarades au col de Vorarlberg lorsqu’ils apprennent la capitulation de l’armée allemande à Berlin, le 8 mai 1945.

Portafaix 1

Titulaire de la croix de guerre « 39-45 » avec étoile d’argent et de deux citations (à l’ordre du régiment et à l’ordre de la division), près de 78 ans plus tard, Lucien Portafaix n’a pourtant pas le sentiment d’avoir été un héros, mais tout simplement d’avoir fait son devoir au service du pays qui l’avait vu naître. Une humilité qui l’honore et qui nous rappelle une fois encore que les vrais héros sont souvent de simples « anonymes ».

Pour plus de précisions sur cette belle tranche de vie, rendez-vous dans le numéro du Progrès du 8 mai prochain (en version papier ou électronique) avec des extraits de l’interview accompagnés de quelques illustrations tirées de l’album photographique de jeunesse de l’intéressé...

Matthieu LE VERGE

Directeur du service départemental de la Haute-Loire

Crédit Photo : SD 43

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